Après un réveil matinal nous voilà partis en bus pour découvrir les merveilles du Haut Doubs. Après le repas, nous visitons l’abbaye de Montbenoît . Grâce à notre guide, nous avons pu en découvrir la particularité architecturale et décrypter quelques œuvres originales pour l’époque, telles que les motifs des stalles, la reconstitution du jubé tribune en forme de galerie construite entre la nef et le chœur de l’Eglise). Pour terminer cette visite, nous accédons au cloître de l’abbaye (daté de 1150 /1200 ans) charmant par sa dimension modeste (16 arcades à doubles colonnes qui soutiennent des chapiteaux à ornements qui rappellent la création du monde animal et végétal. 

Après cette incursion en république du Saugeais, nous nous rendons à Grand Combe Chateleu en passant par le remarquable défilé d’entreroche  pour visiter une ferme musée.   La spécificité de ces fermes du Haut Doubs est le «tuyé», cette cheminée centrale servant à fumer les charcuteries mais aussi à réchauffer l’habitation durant les hivers très rigoureux .Elle faisait aussi office de cuisine et de buanderie. Le tuyé traverse la grange dans toute sa hauteur pour ressortir par le toit. Dans cette ferme de 1796, nous avons pu découvrir la vie rurale du Haut Doubs telle qu’elle se déroulait au XIXe siècle.

Retour en France pour une croisière qui  nous conduit  au Saut du Doubs. Cette curiosité naturelle  fut créée, il y a 12 000 ans, par l'éboulement des deux versants de la vallée. L'éboulis créa un grand barrage naturel, provoquant le remplissage des gorges en amont de l'éboulement.  La chute de 27 m de haut, se créa lorsque le niveau du lac fut assez élevé pour permettre au flot de contourner l'éboulement. Le saut lui-même correspond à l'endroit où le Doubs, dévié par l'éboulement, saute la falaise correspondant à l'ancienne rive droite de la gorge pour en rejoindre le fond.

Pour clôturer cette journée, grâce à la  persévérance toute francomtoise de Jacqueline, nous avons pu visiter une petite chapelle classée monument historique, la chapelle  Saint Joseph de Bassots, près de Villers-le-lac. Elle est incontestablement la plus remarquable parmi les nombreuses chapelles érigées à proximité de la frontière suisse à l’époque de la Contre-réforme. Elle abrite un décor et un mobilier qui témoignent de la splendeur baroque : retables rehaussés de sculptures, colonnes torsadées à feuillages, statues polychromes.

Un bon repas sur les rives du lac de à Villers-le-lac, nous a permis de repartir heureux vers la  dernière mais pas la moindre de nos visites : la chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, construite par Le Corbusier en 1955, culminant à 500 m sur la colline de Bourlémont.
Jean Prouvé réalise un campanile dans les années 1970 et récemment, en 2011, Renzo Piano œuvra sur la colline.  «J’ai voulu créer un lieu de silence, de prière, de paix, de joie intérieure », précisa Le Corbusier le jour de l’inauguration. La chapelle Notre-Dame du Haut est construite semblable à une arche blanche, percée d’ouvertures aux vitrages colorés. La coque de la toiture, d’une forme inspirée par la carapace de crabe, est réalisée en béton brut. Avec des matières telles que le béton, la pierre, le bois, la fonte de fer, le bronze, l’émail et le verre, Le Corbusier a créé une œuvre étonnement légère et lumineuse.

Par les qualités constructives et l’organisation de l’espace, les deux éléments essentiels de la création sont mis en valeur : la matière et la lumière.

C’est le soleil au cœur que nous arrivons à Strasbourg vers 20 h pour nous égayer comme des moineaux aux 4 coins de notre  chère cité,  la tête pleine de souvenirs… pluvieux certes, mais si riches.

Merci à Jacqueline et à Hubert de nous avoir concocté cette escapade bien sympathique.

Michèle CHAILLOUX